Vivre de la musique …
C’est le rêve de beaucoup de musiciens et artistes !
C’est possible, en ayant conscience de plusieurs points, et en passant à l’action.
Vous me connaissez, je suis quelqu’un d’assez “réaliste”, pragmatique et terre-à-terre.
Alors quand des artistes toquent à ma porte en me disant “Guilaine, je n’ai rien construit, je n’ai pas de projet musical sérieux, mais je sais que j’ai du talent et je veux dès maintenant signer dans un label et avoir un manager et un tourneur qui font tout pour moi car je le mérite” …
… j’en perds mon sourire …
C’est important de rêver car les rêves font avancer les projets.
Les rêves permettent de se bouger pour atteindre ses objectifs.
J’ai bien dit “de se bouger”, “faire avancer”. Je n’ai pas dit “d’attendre que les autres fassent pour soi”.
Le problème est que beaucoup d’artistes croient encore à certaines légendes urbaines, certains mythes qui entourent l’industrie musicale et le succès. Et ne comprennent pas le fonctionnement de l’industrie musicale.
Ce n’est pas vraiment leur faute … ce sont les médias, les vendeurs de rêves et colporteurs de pseudo succès qui mettent parfois de fausses idées en tête pour vendre, pour profiter de la “naiveté” des artistes et leur faire signer des contrats bidons etc.
Le glamour et le luxe des stars ont façonné la façon dont beaucoup de musiciens perçoivent l’industrie de la musique.
Les musiciens en recherche de développement ont alors ces images en tête :
- le succès ressemble à une vie de millionnaire
- la vie d’artiste, c’est gloire paillettes piscines Dubaï et fêtes
- c’est donné à tout le monde et facile d’y arriver
- pour atteindre ce succès, vous devez continuer à perdre votre énergie jusqu’à ce que vous tombiez sur le bon directeur de label pour vous faire signer.
Nous allons voir ensemble quatre grands mythes auxquels des musiciens croient pour réussir dans la musique. Malheureusement, une grande partie de cet aveuglement sur le succès ne fait que les préparer à l’échec.
Et je suis là aussi pour vous dire “Attention ! Tu vas plus perdre en agissant ainsi que y gagner”.
MYTHE 1 : Si vous donnez suffisamment de concerts, ou publiez de nombreuses vidéos sur TikTok, vous pourriez être découvert par une maison de disques.
Des artistes comme Rihanna et Taylor Swift ont été “découverts”. Mais des tonnes de musiciens sont découverts chaque jour et seuls quelques-uns d’entre eux y parviennent et vont plus loin que le stade de découverte.
Faire de la musique ne fait pas tout. Il faut dégager une personnalité, avoir un truc en plus à apporter. Ces artistes ont souvent un passif de plusieurs années de concerts, de développement de leur projet. Ils n’arrivent pas en un claquement de doigts.
Sinon ce serait tellement simple, s’il suffisait d’ouvrir un compte TikTok, de faire The Voice ou faire trois vidéos et attendre qu’on vienne vers vous.
Vous pouvez vous produire dans autant d’endroits que possible. Faire des reprises et des compositions sur votre chaîne YouTube en espérant être le prochain buzz du net. Sans stratégie, ni objectif de développement concret, sans travail sur votre projet …
Cette façon d’agir ne fonctionne presque jamais.
Dans le milieu, on appelle ces musiciens les ”musiciens de loterie”.
Faire des concerts et partager de la musique doit être stratégique et significatif.
Par exemple, The Civil Wars (duo américain composé des chanteurs-compositeurs Joy Williams et John Paul White) ont démarré avec des stratégies réfléchies, sans donner le pouvoir au hasard :
- se produire au départ dans des zones locales, et stratégiques.
- offrir un EP enregistré en live gratuitement en échange d’e-mails et de codes postaux. Ils ont obtenu plus de 500 000 nouveaux abonnés de cela ! Non seulement ils ont exploité un excellent moyen de se connecter directement avec les fans, mais ils savaient où leurs fans étaient pour prévoir des tournées dans les lieux où se trouve leur public.
C’est délibéré et stratégique, pas dû au hasard. Et cela a prit du temps, ce n’est pas arrivé du jour au lendemain.
Résultat ?
Ils ont été primés aux Grammy Awards, sans maison de disques.
Il faut bien comprendre que les maisons de disques ne recherchent pas d’artistes talentueux. Ils recherchent des artistes qui ont un public. Si vous ne développez pas vous-même les fondations de votre projet … ça va être très compliqué et vous risquez d’attendre jusqu’à l’âge de la retraite …
Rappelez-vous d’une chose : les labels, maisons de disques, managers, tourneurs, viendront à vous lorsque vous ferez briller des dollars dans leurs yeux.
Et ce n’est pas nouveau ! Vous croyez que le Colonel Parker a souhaité être manager d’Elvis Presley pour son beau déhanché ? Ou parce qu’il a vu le potentiel de l’artiste, la façon dont réagissait le public, et les revenus potentiels sur son poulain ?
Soyez donc stratégique dans votre développement artistique. Et si votre objectif est d’être découvert et signé, posez-vous la question “est-ce la seule façon pour moi de réussir ?”
MYTHE 2 : La seule façon de réussir, c’est avec une grande maison de disques.
Nous parlions de The Civil Wars plus haut, et nombreux autres artistes, tous des artistes indépendants ou qui étaient en maison de disques et sont partis, n’ont pas de label pour les soutenir. Pourtant, ils font six ou sept chiffres de revenus avec leur musique. En plus de leurs salaires, ils sont en mesure de créer de la musique à temps plein tout en payant les factures. Pour la plupart des gens, c’est ça le succès.
Le succès est différent selon les gens : cela peut être de juste faire quelques concerts dans l’année, ou en faire assez pour en vivre, ou juste vendre ses productions en ligne, et pour d’autres c’est de signer en maison de disques. Encore faut-il tomber sur un label, en plus, qui apporte vraiment quelque chose à l’artiste. J’ai tous les jours dans mes coachings des artistes qui ont signé, mais cela ne leur a rien apporté, à part peut-être de perdre les droits sur leur musique.
Moses Avalon (leading music-business consultants and artists’-rights advocates) casse ce mythe de la grande maison de disques qui vous apportera le succès et nous remet les pieds sur terre :
“Selon mes sources dans les différents grands labels, chaque année, environ 43 000 démos sont envoyées aux 35 grands labels. Je considère ces 35 labels comme « majeurs », car ils sont directement liés aux quatre principaux distributeurs américains ou à leurs filiales. Sur ces 43 000 soumissions de démos, un total d’environ 30 (contre environ 150 au début des années 2000) obtiennent ce rare contrat d’album, qui comprend une grosse avance et tous les avantages.”
De nos jours, « se faire découvrir », c’est comme gagner à la loterie.
Bien pire que cela : même si vous êtes signé, les maisons de disques ne sont pas obligées de sortir un album avec vous. En fait, seulement 0,2% des signataires parviennent à ne pas être lâchés par leur label. En d’autres termes, cela signifie que 99,8% “échouent”. De plus, 99% des groupes signés n’ont même jamais l’occasion de sortir un album (Avalon, 2011).
“Dans le passé, sur ces 1 000 signatures de labels au total, seulement environ 250 auraient été publiées au public ou promues de « contrat de démo » à « contrat d’album ». Mais depuis 2008, ce nombre a été réduit au niveau actuel d’environ 100 par an”, nous explique Moses Avalon .
Et la suite pour ces artistes est souvent vite connue :
“Sur les 100 albums sortis, seuls 50 vendront suffisamment de disques pour justifier un deuxième album. Sur ces 50, environ 30 en feront un troisième. Sur les 30, seulement environ 20 en feront un quatrième sur le même label, ou verront leur contrat monté sur la maison de disques mère.”
Il y a aussi à connaitre dans le fonctionnement des maisons de disques, l’aspect “concurrence” entre les artistes.
Disons que vous êtes l’un des 500 artistes signés sur un label d’Universal. Au cours de la première année, vous êtes en concurrence avec les 499 autres artistes signés la première année, plus les quelque 1 500 artistes déjà signés depuis plus longtemps, qui ont survécu et apportent de nombreux revenus au label (et permettent dans un premier temps de pallier les mauvais revenus des autres artistes). Vous êtes “en concurrence” avec environ 2000 artistes pour obtenir de l’argent pour votre promotion / marketing dans le label, comme nous l’explique Avalon.
Qu’allez-vous faire pour vous démarquer ? Maintenant que vous avez atteint le “graal” de la signature, que ferez-vous pour vous accrocher et ne pas être “abandonné” ? À peu près n’importe quoi. Parce que tout cela n’est qu’une compétition de celui qui sera le meilleur à la fin pour apporter des pépèttes à la maison de disques. C’est “normal”, c’est l’industrie musicale.
Vous comprenez pourquoi les peurs d’artistes de ruptures de contrat face à la concurrence leur font faire des choses stupides juste pour obtenir un budget marketing et avoir la chance de sortir un album (ou le “mériter” du point de vue de la maison de disques). Ou pourquoi les sons de certains artistes restent les mêmes d’un album à l’autre, ou que cela change du tout au tout sans raison cohérente.
Lorsque les majors disent que moins de 5% des artistes qu’ils signent « font un profit », c’est trompeur pour les indépendants, car ils se basent sur leur grille de profit.
Même si la plupart des signatures de majors n’aboutissent pas à la création commerciale d’une superstar, les artistes abandonnés ou considérés « ratés », ou encore “kitsch” génèrent en fait toujours suffisamment de revenus avec une audience fidèle. On appelle cela aussi les “succès unique” qui tournent encore et génèrent de nombreux revenus à partir d’un single d’il y a 20 ans. Ils vendent des disques, même de nouvelles sorties en nombre respectable et peuvent toujours remplir une salle de 3 000 places. Et rappelez-vous que ces artistes sont considérés comme les « échecs » selon les normes des majors.
Pour vous est-ce un échec de remplir encore des salles 20 ans après ?
Vous pourriez vous dire : « Mais je suis différent. J’ai un vrai talent, et j’aurai la première place. »
Je suis sûr que cela pourrait être vrai pour vous. Si c’est votre rêve, j’aimerai que vous puissiez y croire. Mais je ne peux pas vous laisser compter sur le hasard pour obtenir un contrat. Si vous le faites, votre taux d’échec probable ne fait qu’augmenter. Vous allez finir en dépression en pensant que vous ne méritez pas, et que votre musique n’a pas de sens. Alors que si vous aviez vu les choses différement, vous auriez compris que votre musique a un sens pour un public. C’est lui qui est important, c’est à lui que vous devez plaire, pas à un label.
La réalité est que les musiciens qui réussissent sont stratégiques et font les choses avec intelligence pour se promouvoir et développer leur base de fans. Nous l’avons vu dans le mythe 1 avec The Civil Wars, par exemple.
MYTHE 3 : Pour réussir, les musiciens doivent se concentrer sur leur métier, même s’ils meurent de faim.
En fait, c’est une mentalité d’artiste problématique …
Encore une fois, ils n’en sont pas vraiment fautifs …
C’est plutôt une société qui a évolué sur le principe du “si tu es passionné, tu dois “travailler” gratuitement”.
Dans quel profession oserait-on dire cela ?
Est-ce qu’un restaurateur demanderait à un serveur de travailler gratuitement parce qu’il fait ce métier par passion, ou parce qu’il aime ce métier ?
Nous avons laissé des principes vivre, et profité du besoin des artistes (je vais faire un peu de psychologie deux minutes) d’être aimé, considéré, d’avoir un endroit pour s’exprimer, de nleur gentillesse pour leur faire croire que c’était normal de jouer gratuitement en échange de visibilité.
Je l’ai fais. Tu l’as fais. On l’a tous fait.
La passion ne doit pas être une excuse d’autres ne voulant payer votre travail.
J’ai créé mon entreprise de formation et coaching pour les artistes car j’aime faire ça, c’est une de mes passions d’apprendre, former, faire évoluer les autres. Donc je devrais le faire gratuitement ?
Heureusement qu’on a le droit d’exercer une activité qui nous passionne et avec laquelle on se nourrit, on paye nos factures, notre loyer etc.
Ou doit-on vivre dans un monde triste où le travail doit rester pénible, dur, mal payé ?
Les “c’est normal c’est comme ça” ou “les autres le font donc toi aussi c’est gratuit” ou “il faut passer par là” m’énervent à un plus haut point. Il existe des cas où oui… mais l’artiste a le droit de décider les cas où il accepte certaines conditions.
Même le milieu culturel profite des artistes avec des pseudos tremplins où l’on vient jouer gratuitement, des premières parties non rémunérées (alors que c’est illégal) et j’en passe …
C’est aux artistes de changer la donne, ne plus croire certaines excuses, et se convaincre qu’ils valent mieux que cela. Les mentalités sont déjà en train de changer, prenez le train et valorisez votre métier ou passion.
MYTHE 4 : l’industrie de la musique est finie, pourquoi se lancer ?
On pensait qu’il en était fini avec la musique dans les années 2000 …
Avec l’arrivée du piratage en ligne …
Les ventes de CD ont chuté …
Et finalement les gens ont écouté encore plus de musique que jamais !
Je connais de nombreux artistes indépendants qui vendent toujours des CDs, Vinyles, merchandising. Alors qu’ils sont aussi sur des plateformes de streaming en libre écoute.
Le streaming est une grande radio ouverte à tous les artistes.
Le streaming *augmente la possible découverte de votre musique par un futur* fan et augmente son intérêt pour l’achat de vos albums physiques.
La façon dont les fans consomment de la musique aujourd’hui est complètement différente de celle du début des années 2000. La quantité qu’ils écoutent change également. Cela signifie également que les artistes doivent être créatifs dans la façon dont ils atteignent les fans et dont ils leur vendent.
Même les “grands” artistes développent leurs stratégies en suivant l’évolution de la consommation musicale et des technologies.
Beyoncé a créé un album visuel. Chance the Rapper a donné toute sa musique et a juste gagné de l’argent avec ses tournées. Kina Grannis a mené une campagne Patreon pour créer son propre label avec ses fans. Radiohead a sorti son album dans un modèle « pay what you want », et a fait plus de cette façon que n’importe quelle autre sortie de majors. Grâce à l’évolution du paysage numérique autour de la musique, il y a encore plus d’opportunités de se connecter avec les fans et de réussir dans l’industrie de la musique quand on est artiste indépendant.
Écrasez ces mythes et mettez vous à l’action
(ou arrêtez de vous plaindre et vous donner le rôle de l’artiste maudit que personne n’aime)
En tant que musicien, vous pouvez construire un plan sérieux et stratégique pour réussir dans l’industrie de la musique. Tout commence par sortir de la mentalité du « musicien de loterie » pour avoir une mentalité de musicien dans l’action.
Voici trois étapes pour vous lancer dans ce changement d’état d’esprit :
1. Avoir des objectifs intelligents et réalistes.
Être stratégique signifie être raisonnable dans vos objectifs.
Fixez-vous des objectifs simples et réalisables qui facilitent l’atteinte de votre plus grand objectif. Si votre objectif est d’avoir 100 000 fans, commencez par les 10 premiers, puis 100, puis 1 000, puis ainsi de suite.
2. Pensez à différentes sources de revenus.
Ne vous concentrez pas uniquement sur l’obtention de fans.
Pensez à des moyens de monétiser votre métier.
Cela inclut les ventes en streaming, les ventes de singles / albums, les ventes de marchandises, les licences de synchronisation, les collaborations, les concerts, le financement participatif, et plus encore.
3. Continuez à apprendre. Continuez à investir dans votre éducation.
Pas seulement dans votre métier.
Cela inclut l’industrie de la musique, apprendre à réseauter avec les bonnes personnes, comprendre les stratégies promotionnelles intelligentes pour attirer plus de fans en lisant des livres ou en suivant des cours en ligne, etc.
N’arrêtez jamais d’apprendre et appliquez ce que vous apprenez.
Si vous avez besoin d’aide pour avancer dans ces compétences essentielles, je peux vous accompagner. Je vous propose également un webinaire offert avec les 9 étapes essentielles pour développer votre projet musical.
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