Si je vous demande « est-ce qu’un artiste est payé lorsqu’il fait une première partie », vous me répondrez sûrement « bien sûr que non ! », et je le pensais aussi ! Et bien … figurez-vous que ce n’est pas toujours le cas, il existe bien une aide, même deux, pour financer une « Première partie » !
En tant qu’artiste : musicien, musicienne, chanteur, chanteuse, c’est toujours un plaisir et un honneur de faire une première partie d’un artiste renommé ! On se sent petit, et jamais on n’oserait demander un cachet ! Et pourtant … des aides existent et peuvent soulager les producteurs d’artistes.
La première aide de financement pour une première partie est proposée par : l’ADAMI.
Pour ceux qui ne connaitraient pas cet organisme, l’ADAMI aide les artistes-interprètes à gérer leurs droits (ce qu’on appelle les droits voisins), aider financièrement les projets et aider à développer sa carrière. Un peu comme la SACEM pour les droits des auteurs.
Afin de solliciter cette aide, il faut que vous soyez en association ou société, ou alors que la demande soit portée par une association ou société (label, association d’aide aux artistes etc…) qui a un code APE en rapport avec le champ artistique (ex. Code APE enregistrement et édition sonore, arts du spectacle vivant, autre création artistique…). Vous ne pourrez faire la demande avec un code APE de plomberie, par exemple, ce qui est logique.
La demande se fait directement sur leur site à cette adresse :
Il faut qu’il y ait au minimum un artiste interprète sur scène, 3 représentations à venir et cachets minimum, être en démarrage de carrière, se produire devant un artiste de notoriété avec une jauge de salle de 350 places minimum. L’aide ne fonctionne pas pour les festivals.
La demande doit être faite par le producteur de la première partie.
Cette aide n’est pas cumulable avec la seconde aide que je vous présente, et peut aller jusque 70% des revenus engagés.
Ce financement n’est donc pas envisageable pour un artiste en autoproduction, ou sous contrat autre qu’un contrat d’artiste avec une maison de disque ou un label (le contrat d’artiste fait que l’artiste est salarié),
Je pose la question à l’ADAMI pour plus d’informations sur le sujet des artistes autoproduits ou sous contrat de licence ou de coproduction et mettrais l’article à jour avec les nouveaux éléments.
La seconde aide de financement pour une première partie est proposée par : le CNV.
Le CNV, centre national de la musique, qui devient le CNM à partir de 2020, « tire son origine du Fonds de Soutien Chanson, Variétés, Jazz, association fondée en 1986 par des producteurs de spectacles avec le plein appui du ministère de la Culture, pour favoriser l’essor de l’économie du spectacle vivant musical ».
L’objectif de cette aide est d’inciter les producteurs à présenter des artistes, en général peu ou pas connus du public, en première partie d’artistes de plus grande notoriété.
L’aide doit être demandée par l’employeur de l’artiste présenté en première partie (comme pour les conditions spécifiques de l’ADAMI).
Il faudra également que le potentiel théorique minimum soit de 3000 spectateurs. Par exemple, sur 10 dates, il faudrait se produire dans 10 salles de 350 places disponibles. Le potentiel est bien spécifié comme « théorique », il n’y a aucune obligation à ce que toutes les places soient vendues.
Pour vous donner une idée, en 2018 : 39 dossiers soutenus pour 41 demandes (soit 95%) et 171 K€ octroyés, et un montant moyen accordé de 4 400€ par projet soutenu.
Pour conclure
Si votre producteur, ou employeur (label, maison de disque) vous fait jouer en première partie et vous informe que vous n’aurez pas de salaire, peut-être qu’il ne connait pas ces aides, informez-le 😉
Et si vous produisez vous-même des artistes ou avez une structure de production, profitez en pour solliciter ces organismes et vous aider à financer les concerts.